jeudi 31 décembre 2015

L'encyclopédie curieuse et bizarre, Les chats par Billy Brouillard

Nous ne pouvions pas passer à côté. Dans le second tome de "Billy Brouillard, le petit garçon qui ne croyait plus au Père Noël"(dont je n'ai pas parlé, mince alors... et pas non plus du tome 3!?), Tarzan, le chat du chenapan était mort, se décomposait et Billy partait dans le monde fantastique de la nuit grâce à son don de trouble vue, pour découvrir où l'âme de son chat était et si le Père Noël pouvait le ramener à la vie.

© Guillaume BIANCO/ Soleil

Nous avons donc suivi avec bonheur Guillaume BIANCO dans ce nouveau chapitre, surtout que le lutin a maintenant à la maison une féline avec un sacré caractère. J'avais tout de même peur de retrouver dans cette "Encyclopédie curieuse et bizarre, les chats" des extraits des autres aventures, je vous parlais là de la première. Il n'en est rien (ou presque). Bien sûr nous retrouvons quelques éléments anatomiques déjà entrevus. Bien-sûr il est fait allusion à la mort de Tarzan. Mais le gros du contenu est inédit.

© Guillaume BIANCO/ Soleil

Le chat, ses super-pouvoirs, ses techniques de chasse, d’intimidation, de développement. Entre des éléments tout à fait réels, l'auteur offre toutes ses excentricités. Quelques pages magiques, de divinations et sortilèges. Mais surtout des pages de leçon de chose tarabiscotée avec le compte rendu de ce petit bonhomme scientifico-fabuliste qu'est Billy Brouillard. Des pages de comportement, de personnalité, de caricatures félines. Une chanson à mimer "Trois p'tits chats", une gymnastique féline à tomber par terre.

© Guillaume BIANCO/ Soleil

Une histoire aussi: Billy Brouillard nous explique qu'un chat est le meilleur ami d'un petit garçon. Nous découvrons comment il a choisi Tarzan dans la portée de chatons, comment celui-ci a perdu ses 8 premières vies. Le tout jeune Tarzan entrainera ainsi Billy la nuit, bien avant que ce dernier ai le don de trouble vue. Il découvrira la mission spéciale des chats, ces représentants félins et humains, leurs ennemis aussi.

© Guillaume BIANCO/ Soleil

Comme toujours Guillaume BIANCO n'est pas avare d'anecdotes scientifiques et d'autres toutes aussi alambiquées. C'est farfelu, un peu cabinet de curiosité sur certaines pages. Puis l'histoire met en avant l'amitié, même si elle est plus entre l'enfant et son animal domestique, mais aussi la prise de risque, le besoin d'imaginaire et de quoi surmonter quelques belles frayeurs enfantines. C'est le moins effrayant des albums de Billy Brouillard.
L'auteur interpelle aussi beaucoup ses jeunes lecteurs, leur proposant de le suivre, de compléter, de participer... en réel.

mercredi 30 décembre 2015

Veillées des 100 contes


"A l'époque d'Edo, les gens aimaient se réunir à la nuit tombée pour se raconter des histoires de fantômes et de monstres. Lors de ces "veillées des cent contes", il était d'usage de placer de l'huile dans une soucoupe avec laquelle on pouvait allumer cent mèches de lanterne. Chaque fois que l'un des participants avait terminé de raconter son histoire, on éteignait une des lanternes, de sorte qu'à la fin du centième conte la pièce se trouvait plongée dans l'obscurité - et c'est alors que se produisaient d'étranges phénomènes, disait-on.
[...]
Avec l'humour et l'inventivité qui le caractérisent, Kuniyoshi renverse une fois de plus les rôles entre les êtres humains et les monstres, lesquels, pris de panique, prennent leurs jambes à leur cou."

(extrait de "Kuniyoshi le démon de l'estampe" de Yuriko IWAKIRI)

mardi 29 décembre 2015

Dutch

Comme une envie de prendre dans mes bagages un livre dont je ne comprends pas un traitre mot. Une idée intéressante, des illustrations chouettes, une dose de leçon de chose et un soupçon de fiction (enfin il parait).


"Wonder van jou en je biljoenen bewoners" de Jan Paul SCHUTTEN et illustré par Floor RIEDER. Pardon?! Vous n'avez pas compris grand chose. C'est normal, même mes origines néerlandaises des barbes de la famille de m'aident pas...

*click sur la source où le livre est présenté... en néerlandais

Cette illustratrice a aussi offert sa version d'Alice aux pays des merveilles... hum à suivre


Rajout du 01/11/2016: ça y est, il est sorti en français. "Le mystère de la vie" est édité aux éditions École des loisirs

 

Brouillées (et père-fille) - Marzi 1989

Où, au détour d'une bande dessinée, des rapports filiaux se décrivent avec subtilité, douceur, exigence... ou le rapport au monde se dévoile aussi


"Je ne comprends rien aux histoires de ma mère. C'est pou ça que je ne réponds pas habituellement, surtout quand mon père n'est pas là. Mais quand je ne dis rien, pour ma mère c'est aussi grave. Elle pense que je refuse de lui parler car je me sens supérieure à elle. Je ne me sens ni supérieure, ni inférieure. Tout simplement, je ne sais pas pourquoi elle crie comme ça. Si je fronce les sourcils, ce n'est pas pour t'agacer encore plus, maman. Si je me mords les lèvres, ce n'est pas pour me moquer de toi. C'est juste que j'ai peur de ta colère. Parfois, quand tu me regardes, je me vois dans tes yeux, toute petite et déformée. Peut-être que tu me vois tout le temps comme ça. Si c'est le cas, je comprends pourquoi tu me méprises. Je ne suis pas belle dans tes yeux. Je ne suis même pas humaine. Je ressemble à une poupée de chiffon. J'ai plus de poupée de chiffon, mais je sais que comme avec tous les jouets, on aime bien s'amuser, mais aussi les tirer, vérifier leur résistance aux coups, on les maltraite... La différence, c'est que je suis en vie alors qu'eux ne sont que des objets. Je voudrais bien te l'expliquer, maman, mais je pense que ça va t'énerver encore plus... je préfère ne rien tenter du tout."


"Les yeux de mon père sont fatigués, plissés. Est-ce qu'ils étaient comme les miens, avant? Grands ouverts? Ils voulaient tout voir, tout comprendre, tout contenir? Est-ce que l'âge change la taille des yeux? La taille de la curiosité? Peut-être que moins de choses nous surprennent quand on grandit. Ou tout simplement, il y a des choses qu'on ne voit plus ou qu'on veut plus voir. Chez papa, ça doit être la fatigue. Et ses grandes poches le confirment. Elles sont bien gonflées, aujourd'hui et pas seulement les siennes. C'est propre aux adultes. C'est l'endroit où ils rangent tout ce qui ne va pas. Tout ce qui les préoccupe, tous leurs soucis. J'aime les yeux de mon père. Rieurs et tristes en même temps. Tout le monde dit: tu as les yeux de ton père. N'importe quoi! Si j'avais les yeux de mon père, avec quoi il regarderait le monde?"


(extrait de "Marzi, 1989" de Marzena SOWA et illustré par Sylvain SAVOIA; Dupuis. Je parle du premier tome de l'intégral ici)

jeudi 17 décembre 2015

Les Ogres-Dieux: Petit

© Hubert et Bertrand GATIGNOL/ Soleil

Est-ce un intégral? Un premier tome? "Les Ogres-Dieux" de Hubert et illustré par Bertrand GATIGNOL n'en reste pas moins une entrée fracassante dans une atmosphère de violence aiguë.
Petit est un tout petit bébé, né comme une poussée de pets, sans que sa mère s'en rende compte ou presque. Sa mère est une ogre de taille moyenne et Petit, aussi petit qu'un bébé humain. Minuscule, comme un petit haricot blanc à leurs yeux. D'ailleurs, lors de ce festin royal, son arrivée provoque l'étripage de tous les convives: a-qui le gobera tout cru? Et bien ce sera sa mère, pour le protéger... de son père, cet Ogre-Dieu monumental, le Roi Gabaal.

© Hubert et Bertrand GATIGNOL/ Soleil

Il fut un temps où l'ogre était devenu si petit qu'il n'avait que deux têtes de plus que les humains. Le Fondateur était seul. Il tomba fou amoureux d'une châtelaine guerrière. Mais son amour enceinte, la nature du Fondateur jaillit... "Aussi, quand elle lui annonça qu'elle attendait un enfant, il fut fou de joie. Il posait son oreille contre le ventre de son épouse, écoutant battre à l'intérieur le cœur de l'enfant à naître. [...] Pourtant, le dixième mois écoulé, l'enfant n'était toujours pas né, et le ventre de la reine continuait à grossir. "Ce n'est pas normal, disaient les femmes assemblées autour d'elle. Il se passe quelque chose d'étrange." Le Fondateur se mit à changer. Il contemplait fixement l'énorme proéminence qui déformait la robe de son épouse. Ses yeux se détournaient quand elle cherchait son regard. Et l'on voyait parfois son sourire inquiétant flotter sur ses lèvres quand était évoquée devant lui l'étrange grossesse de son épouse. "Ne vous inquiétez pas. Il sortira quand il sera temps, répondait-il alors. Il lui faut encore grandir.""

© Hubert et Bertrand GATIGNOL/ Soleil

Se créer alors un nouvel arbre généalogique d'ogres. En choisissant les compagnes, en allant vers une consanguinité accrue, ils deviennent plus grands, plus robustes, plus bestiaux et, pour certains, presque éternels. Il y a bien deux ou trois aïeuls plus modérés, plus humanistes, explorateurs, comme cette Desdée, perdue pour la cause des ogres en raison de son amour pour la danse et son affection pour les humains. Mais Petit va devoir grandir. Il est peut-être destiné à de grandes choses, à faire un trait d'union entre les humains et les ogres ou à propulser ces derniers vers un futur moins dégénéré mais tout autant brutal, bestial, fou qu'est le monde des ogres. Est-il déterminé dans ses gênes à la folie?

© Hubert et Bertrand GATIGNOL/ Soleil

Cette bande dessinée de 170 pages environs porte le présent en chapitres et le passé en écrit avec quelques pages du livre des aïeux. Même si l'on attendrait une suite à cette histoire pour encore peaufiner les vengeances, trahisons et morts, ce tome est extrêmement puissant. Par la succession de ses pages en noir et blanc et ses écrits plus poussés proposant une hérédité et un envolée maléfique de cette race. Le noir devient rouge sang même sur les lèvres des pires ogres-dieux, il apparait visqueux. Le blanc se croit poudré ou luisant de sueur et pas du tout candide ou pur.

© Hubert et Bertrand GATIGNOL/ Soleil

Les Ogres-Dieux sont magistraux, cruels à souhait et les scènes entre eux et les humains époustouflantes. Les ogres mangent les humains, vous ne le saviez pas? Ils ont même créer des fermes et des protocoles de sélection pour une chair encore plus agréable. Vous saviez aussi que les hommes sont leurs esclaves. De petits insectes qui déambulent autour d'eux, faciles à expédier d'une pichenette.
Les Ogres-Dieux offre ainsi un panel des défauts bien humains: volonté de puissance, folie, sexe, femmes juste bonnes à engendrer la vie, bonnes âmes un peu paumées, pas très fortes à survivre dans un monde cruel. Et si vous croyez voir dessinés certains personnages historiques (Raspoutine, Colomb et d'autres), ce ne sera pas forcément une vue de l'esprit.


dimanche 13 décembre 2015

Marzi, la Pologne vue par les yeux d'une enfant

Bande dessinée découlant d'une rencontre, celle d'un français Sylvain SAVOIA, et d'une polonaise, Marzena SOWA. Il écrit et dessine de la bande dessinée, elle lui parle de son enfance et Marzi nait. La couverture de ce premier recueil, comprenant les quatre premiers tomes de l'aventure, ne me donnait pas forcément envie. Une ruée historique et politique, mouais. Mais en l'ouvrant, la bande dessinée est extrêmement addictive, autant pour les jeunes lecteurs que pour les adultes.

© Sylvain SAVOIA et Marzena SOWA/ Dupuis

Marzi est fille unique d'un couple habitant un immeuble dans une ville ouvrière de Pologne. Nous découvrons son enfance par bribes. Des moments de classe, de jeux d'enfants pas vraiment sages mais que nous ne pouvons pas détestés. Qui n'a pas appelé l’ascenseur juste pour embêter un adulte à un autre étage? Marzi se raconte, la famille chez qui elle va, les cadeaux offerts par le tonton, les premières boucles d'oreilles, la télévision, les jouets de pauvres ou de riches, les jeux d'extérieur.
Un enfance un peu comme toutes les autres. Et bien non, elle ne connait que sa vie mais le quotidien d'une petite polonaise des années 1980 est bien différent du notre. Les priorités ne sont pas les mêmes: se nourrir en Pologne communiste en ce temps-là, c'était ravitaillement primaire, tickets de rationnement, files d'attente pour acheter un produit unique (de quelques heures à une nuit, voire même à quelques semaines en se montrant tous les matins pour l'appel des clients). Nous nous émouvons devant un réfrigérateur, des oranges ou un collier de papier toilette. Certaines rencontres la déstabilisent, une cousine née en France venue au pays en vacances, tellement différente avec son paquet de mouchoir en papier.

© Sylvain SAVOIA et Marzena SOWA/ Dupuis

Et puis il y a la politique et son actualité. Présente en filigrane mais à demi-mots. Les adultes n'en parlent pas dehors, juste chez eux et les parents de Marzi ne lui disent rien. Il y a la télévision mais la gamine ne comprend pas. La guerre est déclarée le 13 décembre 1981, les tanks défilent, les "zomos" chassent les grévistes des usines, il faut des papiers d'autorisation de circulation dans la région. Marzi en saisit la tension, la peur de se faire massacrer ou de devenir une petite espionne. Mais elle reste dans le flou.
Ce qui transpire plutôt ce sont les astuces des polonais pour faire face. A la pénurie alimentaire en ramenant des provisions de la campagne, en cultivant un petit jardin même le week-end, en organisant un mini-marché noir "au prix des voisins", en se donnant le mot d'une nouvelle livraison au magasin, en se reléguant dans les files d'attentes. La religion prime aussi, un chemin balisant la semaine, la vie même. La messe, la première communion, des carpes en aquarium de baignoire, une certaine forme de communication.
Le plus fort reste la solidarité, les amis et la famille. Dans des appartements minuscules, ils accueillent, préparent des festins, partagent, discutent, déplument les oies, prient, chantent et chantent encore.

En suivant le regard de cette enfant, tout en pan de petits bonheurs apparait. Une vie est dure mais accompagnée. Et Marzi est pleine de vie.

"Ma mère se plaint toujours que je suis une rêveuse incorrigible, que je m'intéresse pas aux choses de ce monde, que la réalité c'est pas mon truc. Mais je sais qu'elle a tort. Je regarde les petites bêtes qui vivent dans l'herbe, je fais des gâteaux de boue, je m'occupe du jardin quand il faut. Tout ça, c'est terrestre. Et si j'aime bien monter dans les arbres, c'est pour m'éloigner de la terre, c'est juste pour mieux observer la vie qui s'y déroule."
© Sylvain SAVOIA et Marzena SOWA/ Dupuis

Un quotidien trivial mais aussi empli de poésie, de réflexion. Marzi petite gamine grandit. Ses premiers intérêts comme les jouets, la décoration de sa chambre, deviennent plus complexes, jalousie, solitude, peur pour sa famille.

"C'est injuste de n'avoir personne à qui parler! Mes voisines, Monika et Ania sont deux, même trois avec la petite Magda. Ania et Andrzej sont deux aussi! Tout le monde vit en tandem! Moi, je suis seule avec les histoires qui naissent dans ma tête, avec mon lapin qui me regarde avec pitié! C'est plus facile quand on est deux. On peut se rassurer et rigoler, on peut confronter nos idées et trouver des réponses.Alors que là, je me moque de mes propos et j'en pleure, je m'autocritique, j'ai peur..."
© Sylvain SAVOIA et Marzena SOWA/ Dupuis

"Marzi" est une magnifique proposition. Dans ses souvenirs d'enfance, il y a bien sûr une autobiographie mais la Pologne se découvre dans ce qui fait sa chaleur. Peu à peu nous comprenons quelques éléments de son contexte politique et surtout les moyens mis en avant par ses habitants. La résistance électrique à la boutonnière comme résistance politique, la nuit et les bougies contre la vision imposée d'une seule communication propagandiste. Et Lech Waleza arrive: le second recueil "Marzi, 1989" semble être plus tourné vers l'actualité de ce pays. A suivre!

Ce premier intégral comprend: Petite carpe, Sur la terre comme au ciel, Rezystor, Le bruit des villes.

jeudi 10 décembre 2015

Les oiseaux seront nombreux et la mer retirée - Falaises

*source Michelle MORIN

"Cette vie ne m'a guéri de rien, elle était juste possible, quand aucune autre ne l'était, et surtout pas celle que je venais de quitter. C'était une vie de silence et de vide, d'absence et de présence aigüe aux choses, aux variations de la lumière, au mouvement immobile des eaux, aux parfums, à la texture de l'air. C'était une vie où enfin je trouvais une place, en retrait de toutes choses mais tranquille, un corps que l'on emplit d'air et d'embruns, un cerveau qu'occupent tout entier le bruit de la mer et du vent, la fréquentations des oiseaux. J'écrivais parfois. [...] Les années ont filé ainsi, je passais l'automne et l'hiver à sillonner les côtes, à me saouler de vent, à me perdre sur les sentiers, à mâchonner des herbes et à dormir dans les rochers, à boire du whisky tandis que l'air me rabotait la peau, à écrire des lives qui paraitraient six mois plus tard."

(extrait de "Falaises" d'Olivier ADAM, Points éditions de l'Olivier)
...

Oui encore un extrait, je ne sais pas parler des romans en ce moment. Pourtant j'aimerais, de celui-ci comme d'autres... en attendant voici ce qu'en dit Lily ici.

mercredi 9 décembre 2015

A soupçonner un mensonge dont nous n'avons jamais su ce qu'il recouvrait - Falaises

 
"Que savons-nous de ceux qui nous embrassent alors que nous ne sommes encore que des enfants? Rien. Nous les embrassons en retour et c'est tout, on les serre du plus fort que l'on peut et ils nous répondent en nous serrant plus fort encore."

"Mon frère a disparu et au fond, d'année en année, de rencontre en rencontre, d'escale en escale, c'est ce qu'il semblait faire. Je le reconnaissais un peu moins chaque fois, ses gestes anciens s'effaçaient sous de nouveaux, ses sourires, ses attitudes, son visage sous d'autres sourires, d'autres attitudes, un autre visage. Mon frère changeait comme on s'efface, se recommence et, dans ce processus irréversible, bientôt je fus la dernière trace d'une vie passée, et qu'il voulait oublier."

(extrait de "Falaises" d'Olivier ADAM, Points éditions de l'Olivier)

samedi 5 décembre 2015

C'est drôle, comme on se sent mieux quand l'exemple à suivre est imparfait - Le Premier Été

"Antoine plaisante à propos des monos qui se sont déguisés avec des chapeaux en papier et du maquillage de clown, il dit qu'ils font pitié. Je devine à l'instant qu'ils ont fait ça exprès, justement pour nous faire rire, qu'ils ont pris délibérément tout le ridicule sur eux, pour que les ados se sentent mieux, se sentent supérieurs, différents. Ce sont des adultes. Ils peuvent se permettre d'avoir l'air idiot. Ils assument la bêtise pour nous laisser l'intelligence. J'ai envers eux un mouvement subit de reconnaissance, une bouffée de gratitude. Je suis écrasée sous le poids de ma propre sagesse. Je voudrais qu'on m'ampute du cerveau."

(extrait du "Premier Été" d'Anne PERCIN, Actes sud Babel)

mardi 1 décembre 2015

Un bob bleu rayé de blanc - Un minuscule inventaire

"C'est mon premier ami, je crois.

Bien sûr, il y a les copains d'enfance, tous ces gens avec lesquels on grandit et qui déteignent sur vous. Les camarades de classe ou de bâtiment avec lesquels on joue au foot dans la cour ou au croquet sur des terrains de fortune, ceux avec lesquels on monte dans les marronniers et on court sur les corniches.
Bien sûr, je me souviens de tous leurs noms et des moments que nous avons passés ensemble. Mais je me souviens aussi de l’imperceptible éloignement, de réflexions lancées par ces prétendus amis et qui, sans raison apparente, se mettent à se heurter aux toutes premières convictions faites de relents de séries télévisées et de premières lectures. Non, je ne pense pas que Danny Wilde soit plus fort que Brett Sinclair dans Amicalement vôtre. Non, je ne pense pas que lire des histoires, ce soit uniquement pour les filles. Non, je ne pense pas que Rocheteau soit le meilleur joueur de Saint-Étienne. Je ne crois pas non plus que la musique, ce soit sans réelle importance.

Une affirmation progressive.

[...]
Un samedi, c'est le mois de juin - Christian Lapierre m'a demandé si je voulais aller au lac en vélo. Nous avons fait quinze kilomètres sous un soleil de plomb. Il porte une sorte de bob bleu rayé de blanc, ce serait ridicule sur la tête de n'importe qui d'autre, mais sur lui, c'est élégant."

(extrait de "Un minuscule inventaire" de Jean-Philippe BLONDEL, éditions Robert Laffont)

dimanche 15 novembre 2015

Le huitième péché capital - J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger

"Nous apprenions à nous connaître. C'était très ludique. Nos répliques avaient une séduisante indépendance, il n'y avait aucun embarras dans nos apartés. Nos liens de sang ne figuraient pas dans nos espérances. Il était bien trop tard. Pour lui comme pour moi. Irréconciliables par la force des choses et par nos destins éclatés, il nous paraissait artificiel de nous étendre là-dessus, perchés sur une ramification somme toute imposée, souvent subterfuge. Nous n'étions pas des équilibristes, encore moins des archéologues. Il ne s'agissait pas de combler le temps passé, mais de passer notre temps ensemble sans le combler de remords et de reproches. Il nous était impossible de ressusciter, d'un simple coup de baguette magique, ce que nous ne connaissions pas. Nous avions fait, chacun de notre côté, le deuil des simagrées qui auraient pu travestir nos retrouvailles. Dans ce domaine nous étions bien du même sang... Il n'y avait pas de souffrance, ni de honte, la moindre faiblesse entre nous. Il y avait une alchimie, si mystérieuse, que la pudeur, ou la prudence, nous commandait d'ignorer. Par cette alchimie, et par elle seule, s'élaborait notre destinée en commun, et dans une gestation précise, elle se découvrait d'elle-même devant nous sans que nous ayons à la provoquer."

(extrait de "J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger" de Paul M.MARCHAND, Grasset)

jeudi 12 novembre 2015

Ida, l'extraordinaire histoire d'un primate vieux de 47 millions d'années

©  Jorn HURUM, Torstein HELLEVE et Esther VAN HULSEN/ Albin michel jeunesse

Ce documentaire est un album, une histoire pour enfant. Enfin presque. Ida est un primate et nous la rencontrons pour faire un petit bout de route avec elle, jusqu'à sa mort assez rapide.
Ida est née au sein de sa tribu il y a 47 millions d'années, elle a grandit accrochée aux poils de sa mère, puis s'est émancipée et a glaner pour se nourrir d'elle-même, sauter de branche en branche sans son aide et est partie à l'aventure, un peu. Puis elle meurt, empoisonnée, et coule au fond du lac où sa dépouille se fossilise.

©  Jorn HURUM, Torstein HELLEVE et Esther VAN HULSEN/ Albin michel jeunesse

Sauf que cette histoire est vraie. Comment donc le sait-on?
La seconde partie du livre nous ouvre les portes du travail des paléontologues.
Une zone géographique, Messel, pas encore en Allemagne, propice aux fossiles par un étrange concours de circonstance géologique. Sa faune aquatique ou terrestre vieille de 47 millions d'années. Nous est présentée aussi la théorie de l'évolution et le travail obligatoirement subjectif de l'illustratrice, Esther VAN HULSEN.

©  Jorn HURUM, Torstein HELLEVE et Esther VAN HULSEN/ Albin michel jeunesse
 
Le plus intéressant cependant est l'identification pas à pas d'Ida... les fossiles sont rarement complets, Ida n'est qu'une moitié, l'autre ayant disparue. Elle doit être conservée, examinée... par un paléontologue norvégien, Jorn HURUM, celui-là même qui nous présente cet ouvrage.

©  Jorn HURUM, Torstein HELLEVE et Esther VAN HULSEN/ Albin michel jeunesse

Mise en comparaison avec les autres fossiles de primates, découverte de son âge, de sa pâte cassée, de son alimentation (grâce aux articulations, à la mâchoire, à la bosse de ses os). L'évolution des primates et l'identification de la race d'Ida sont encore débattues... primate oui, mais prosimien (lémuriens ou loris) ou simien (singes)?

©  Jorn HURUM, Torstein HELLEVE et Esther VAN HULSEN/ Albin michel jeunesse

Le livre se termine par une partie plus interactive nous proposant de dessiner Ida, de dormir, se déplacer ou manger comme elle. Parfait pour les plus jeunes lecteurs! Ce documentaire a reçu le prix en 2014 de "La science se livre" et effectivement il est parfait en combinant une histoire et un documentaire.

lundi 9 novembre 2015

Sous l'eau/ Sous terre

Comment dire: un bijou! Nous connaissions le duo MIZIELINSKA/ MIZIELINSKI grâce à leur magnifique proposition sur les cartes des pays du monde, ils réitèrent leur volonté de nous faire découvrir les richesses du monde en nous proposant un voyage sous terre et sous les mers.

© Aleksandra MIZIELINSKA et Daniel MIZIENLINSKI/ Rue du monde

Ce documentaire grand format est entièrement dessiné et s'ouvre d'un côté ou de l'autre en fonction du choix du périple et au centre de la terre, nous tournons le livre.

© Aleksandra MIZIELINSKA et Daniel MIZIENLINSKI/ Rue du monde

***
"Sous l'eau" propose de nous entrainer de plus en plus profond à la découverte et de la nature et des inventions technologiques de l'homme pour s'y déplacer: faune des lacs, océans et récifs coralliens,

© Aleksandra MIZIELINSKA et Daniel MIZIENLINSKI/ Rue du monde

explications physiques de flottaison (plongeur, bateau, sous-marin ou même vessie natatoire du poisson), de pression, puis plongée humaine, sans équipement, avec, scaphandres dans l'histoire - pour moi la "Carmagnolle" était une danse ;) -,

© Aleksandra MIZIELINSKA et Daniel MIZIENLINSKI/ Rue du monde

sous-marins militaires puis scientifiques, les fosses, les cheminées,

© Aleksandra MIZIELINSKA et Daniel MIZIENLINSKI/ Rue du monde

les géantes ou abyssales bestioles, les plateformes pétrolières et le fond du monde.

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"Sous terre" vous présente la microfaune de la terre et la faune qui s'enterre (terriers, fourmilières et certains de leurs habitants (renard, taupe, chien de prairie). Puis nous découvrons les racines des arbres qui marquent un premier étonnement sur les mesures. Le couple présente aussi les trésors cachés, racines et rhizomes comestibles, mais aussi roches et leur utilisation.

© Aleksandra MIZIELINSKA et Daniel MIZIENLINSKI/ Rue du monde
 
Et c'est aussi l'exploration des profondeurs par l'homme que nous entrevoyons: grottes et spéléologie, tunnels de circulation (trains, voitures, métros), exploitation des matières premières fossiles. Nous arrivons jusqu'à la couche terrestre, les plaques tectoniques, les volcans, le manteau et le noyau de la terre.

© Aleksandra MIZIELINSKA et Daniel MIZIENLINSKI/ Rue du monde

Ce livre est fabuleux: il nous entraine en biologie, en ingénierie, en histoire, en géologie, en paléontologie, en physique etc... Parmi les explorations certaines sont inattendues et d'autres de véritables leçons de chose (mise en service du gaz, des eaux courantes, usagées, de l'électricité). C'est foisonnant de détails sans trop de texte et très ludique.


samedi 7 novembre 2015

Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l'imagination


Quelques très longs extraits d'une conférence de Neil GAIMAN éditée par Le Diable Vauvert et offert à la lecture gratuitement.
Magnifique texte sur les apports de la lecture pour les enfants mais aussi, surtout, pour les adultes en devenir. L'acte de lire de la fiction comme un devoir citoyen et l'obligation de fournir à tous les moyens d'y accéder... par les bibliothèques. "Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l'imagination" disponible ici

"Il est important que les gens précisent dans quel camp ils se rangent et pourquoi, et s’ils pourraient être de parti pris. Une déclaration d’intérêts de la part des membres, en quelque sorte. Donc, je vais vous parler de lecture. Je vais vous dire que les bibliothèques sont importantes. Je vais suggérer que lire de la fiction, lire pour le plaisir, est une des plus importantes activités à laquelle on puisse s’adonner.[...]
Je suis de parti pris, de façon évidente et gigantesque : je suis auteur, souvent auteur de fiction. J’écris pour les enfants et les adultes. Depuis une trentaine d’années, je gagne ma vie par mes mots, en majorité en inventant des choses et en les écrivant. Il est évidemment de mon intérêt que les gens lisent, qu’ils lisent de la fiction, que bibliothèques et bibliothécaires continuent à exister et aident à favoriser l’amour de la lecture et des lieux où la lecture peut se pratiquer.
Donc, en tant qu’auteur, je suis partial.
Mais je suis beaucoup plus partial en tant que lecteur. Et plus encore en tant que citoyen britannique. [...]
La fiction a deux rôles. D’abord, c’est une drogue d’appel vers la lecture. Le besoin de savoir ce qui se passe ensuite, de vouloir tourner la page, le besoin de continuer, même si c’est dur, parce que quelqu’un a des problèmes et qu’il faut que vous sachiez comment tout cela va tourner…
…c’est une pulsion très forte. [...]
Deuxième rôle de la fiction, elle développe l’empathie. [...] Vous apprenez que tous les gens autour de vous sont des moi, eux aussi. Vous êtes quelqu’un d’autre et, lorsque vous regagnez votre propre monde, vous allez en être légèrement changé.
L’empathie est un outil qui construit des groupes à partir de gens, afin de nous permettre de fonctionner comme plus que de simples individus préoccupés d’eux-mêmes."

"Je me trouvais en Chine, en 2007, lors de la première convention de Science-fiction et de Fantasy de l’histoire chinoise à être approuvée par le Parti. Et, à un moment, j’ai pris à part un officiel de haut rang, et je lui ai demandé : « Pourquoi ? » La SF faisait depuis longtemps l’objet d’une désapprobation. Qu’est-ce qui avait changé ?
« C’est simple », m’a-t-il répondu. Les Chinois excellaient à créer des choses si d’autres leur en apportaient les plans. Mais ils n’innovaient pas, ils n’inventaient pas. Ils n’imaginaient pas. Aussi ont-ils envoyé une délégation aux USA, chez Apple, Microsoft, Google, et ils ont posé là-bas aux gens qui inventaient le futur des questions sur eux-mêmes. Et ils ont découvert que tous avaient lu de la science-fiction quand ils étaient enfants."

mardi 3 novembre 2015

Atlas du monde global

Quand vous ouvrez ce genre de livre, vous ne savez pas si le contrat sera complètement rempli. Et bien si. "Atlas du monde global, 100 cartes pour comprendre un monde chaotique" de Pascal BONIFACE et Hubert VEDRINE et cartographié par Jean-Pierre MAGNIER est un summum de connaissances sur le monde.

© Pascal BONIFACE, Hubert VEDRINE et Jean-Pierre MAGNIER/ Armand Colin et Fayard

Le livre présente tour à tour les repères du passé, que cela soit la migration des premiers hominidés, l'Europe et la colonisation, la guerre froide ou l'éclatement du Tiers-monde. Cela donne déjà une bonne base sur les défis géostratégiques. Confirmée aussi par les différentes thèses sur le monde, de "communauté internationale", de "clash des civilisations", "monde unipolaire", "multipolaire" ou "chaotique". Déjà sont en œuvre les différents thèmes de l'optimisme ou du pessimisme: progrès, multiculturalisme, sécurité, marché, circulation des idées mais aussi moins de guerre mais du terrorisme, moins d'impact des grandes puissances face à la communication de masse par internet et la fracture numérique.

© Pascal BONIFACE, Hubert VEDRINE et Jean-Pierre MAGNIER/ Armand Colin et Fayard
Thèse du monde multipolaire

Puis suivent des données économiques, écologiques, de soutien et de conflits. Entre autres, les migrations internationales, les flux commerciaux, le tourisme, la santé, les énergies fossiles, l’état de la faune et de la flore, les langues, les religions, la criminalité et le terrorisme.
Nos idées préconçues ne peuvent que voler en éclats par cette remise constante dans le contexte. Un seul élément n'étant pas suffisant pour comprendre l'immobilité, l'action, l'entraide ou la croissance. Sous nos yeux se font, défont et refont les zones de pouvoir, de droit et non-droit, les contraintes politiques ou géographiques.

Suivent ensuite les états géostratégiques de certains pays et continents associés, le continent américain du Nord mais aussi du Sud, l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Principalement les anciennes grandes puissances mais aussi les pays émergents (Mexique, Brésil, Turquie, Inde, Afrique du Sud), un des Dragons asiatiques (Corée du sud). Puis une distinction entre méditerranées, monde arabe et Maghreb. Peu de page tout de même concernent les pays d'Amérique latine ou d'Afrique noire.

© Pascal BONIFACE, Hubert VEDRINE et Jean-Pierre MAGNIER/ Armand Colin et Fayard

Nous sommes obligés à la lecture de sortir de notre point de vue européen ou même de puissance mondiale et de voir qu'il va nous falloir s'investir encore pour prendre une place dans le monde global de manière sereine.
Sont données en page de gauche les informations historiques, les étapes clefs. Sur la page de droite, une planisphère légèrement tordue pour mettre en évidence la part du monde en question. Les cartes sont extrêmement précises et précieuses. Les abréviations, par exemple sur les accords économiques, sont nombreuses et montrent les rapports entre les continents et les pays de manière très concrètes.
Ce livre est à mettre entre toutes les mains, peu à peu, pour comprendre ce qui se joue dans les échanges internationaux, les immobilismes, les peurs.

Merci à l'opération Masse critique de Babélio et aux éditions Armand Colin/ Fayard.



samedi 31 octobre 2015

J'aimerais - Un an, dix jours, six heures et dix-neuf minutes


"Voici mon dernier souhait.
Après ma mort, je veux que l'on vérifie
pendant combien de temps on pensera à moi.
Pour cela, il faudra un appareil.
Il n'existe pas encore.
Mais, quand je serai morte, oui.
Écoutez bien.
Ce sera un immemoriamphone.
Après un an, dix jours,  six heures et dix-neuf minutes:
dring dring, dring dring.
Ce sera fini, personne ne pensera plus à moi.
Je serai oubliée pour de bon. Effacée, comme on dit.
Et si plus tard on pense encore à moi
au hasard d'une photo,
et que quelqu'un me montre du doigt et demande: qui est-ce?
et qu'une autre personne se souvienne toujours de moi,
ça ne comptera plus.
Quand on est parti, on est parti.

Alice"

(extrait de "J'aimerais" illustré par Ingrid GODON et mis en mots par Toon TELLEGEN, éditions Joie de Lire)

mardi 27 octobre 2015

Je croyais qu'elle n'aimait pas l'Histoire...

Mais, mais, je n'ai jamais dit ça... enfin bon, peut-être. Mais on peut changer d'avis, non?! Alors oui, j'aime certains documentaires d'histoire, bien-sûr principalement pour la jeunesse. Les voici (il doit bien en manquer un ou deux jeunesse et leurs copains pour les adultes).


- "La vie des chevaliers" de Brigitte COPPIN
- "Déjoue les pièges de l'Histoire" de Pascale HEDELIN et illustré par Julien TIXIER j'en parle ici
- "Les Reines de France" de Caroline CHARRON  et illustré par Virginie BERTHEMET
- "Les légendes noires" de Sophie LAMOUREUX et illustré par Virginie BERTHEMET
- "L'Histoire de France en BD" de Sophie CREPON et multiples auteurs et illustrateurs


- "Les présidents de la République" de Vincent CUVELLIER et illustré par Jean-Marie MAZURIE
- "Léonard de Vinci" d'Olivier LARIZZA et illustré par Nikol j'en parle ici
- "Sitting Bull" de Claude CARRE et illustré par Ronan BADEL j'en parle ici
- "Toussaint Louverture" de Jacques VENULETH et illustré par Frédéric REBENA
- "Les grandes dates de l'Histoire de France" de Karine TOURNADE et illustré par Yann AUTRET
- "Les grands personnages de l'Histoire" de Cécile ALIX et Yann AUTRET
- "Lieux de mémoire, lieux d'espoir..." de Karine TOURNADE et illustré par Yann AUTRET j'en parle ici
- "Les idées qui changent le monde" d'Isabelle WLODARCZYK et illustré par Zelda ZONK j'en parle ici
- "Au temps de Christophe Colomb" de Thierry DELAHAYE et illustré par Marie de MONTI, j'en parle ici
- "Au temps des Romains" de Thierry DELAHAYE et illustré par Benjamin BACHELIER
- "Au temps de la construction des pyramides" de Thierry DELAHAYE et illustré par Benjamin BACHELIER

Je vous parle de certains d'entre eux très vite.

*ne sont renseignés dans le libellé de ce billet que les auteurs ou illustrateurs dont le travail n'a pas encore été inscrit sur ce média - ceci par manque de place...

lundi 26 octobre 2015

La maison d'Hervé - Mitsu, un jour parfait


"La maison d'Hervé ne ressemble pas à celle de Mitsu.
Rien n'est rangé mais tout est à sa place. C'est un endroit qui donne envie d'avoir chaud, d'écouter de la musique et de rêver.
Mitsu adore la maison d'Hervé."

(extrait de "Mitsu, un jour parfait" de Mélanie RUTTEN; éditions Memo)

vendredi 16 octobre 2015

Octobre

Et si l'automne n'était pas qu'une saison mais un personnage. Et si Octobre était une silhouette bleutée qui prend son travail à cœur et offre de petits bonheurs à qui sait les regarder.

© Sandra BESSIERE et illustré par Cristina SITJA RUBIO/ Notari


"Octobre" de Sandra BESSIERE et illustré par Cristina SITJA RUBIO est un livre impression. Pas d'histoire en tant que telle mais une atmosphère.
Octobre se lève, s'habille de son pantalon de brouillard et sort pour saupoudrer de givre la nature. Il saute et fait craquer les feuilles sous ses pas. Il s'amuse de la buée. Et puis l'hiver arrive, il prépare ses provisions de brouillard et de givre. Quand il a fini le printemps est là.
Octobre semble toujours avoir le nez gelé même pendant ses vacances d'été passées sur la plage et dans l'eau. Une année, il était si bien qu'il a oublié l'automne.

© Sandra BESSIERE et illustré par Cristina SITJA RUBIO/ Notari

Oui des feuilles, aux arbres ou tombées, oui des citrouilles mais surtout un frima et des animaux. Octobre est accompagné par son chat nonchalant, qui rentre à la maison se mettre au chaud, mais aussi par les oiseaux bien proches, les lapins, le renard ou l'écureuil.
L'hiver et le printemps sont comme des bulles d’impressions. Spectateur pour ces deux saisons-ci, Octobre profite par contre de l'été... admirateur.

© Sandra BESSIERE et illustré par Cristina SITJA RUBIO/ Notari

Les illustrations de Cristina SITJA RUBIO mêlent une faune joueuse à de multiples détails... du thé chaud, des glaces, un bonnet, des chaussettes, un quartier de pomme coupée, des tongs, des coquillages... cela sent bons les partages et le cocooning (même en extérieur).
L'automne est ma saison préférée... oui toujours.